Depuis l'après-guerre, le Conquet s'est développé autour de trois activités principales : la pêche, l’agriculture et le tourisme. Cette ville aujourd'hui destination touristique grâce à ses nombreux atouts, a une histoire très ancienne grâce à sa position stratégique. En voici les traits principaux.
Histoire de la ville
Histoire du Conquet
Crédit Photo : Arnaud Bodiou
Une histoire très ancienne…
On sait que le territoire est déjà occupé à l’époque néolithique grâce aux vestiges préhistoriques retrouvés sur la presqu’île de Kermorvan (allée couverte, dolmens, menhirs). Aujourd’hui, on peut encore admirer quelques vestiges de cette époque sur la presqu’île, même si la plupart ont été détruits durant la Seconde Guerre mondiale.
Bien des siècles plus tard, à l’époque gallo-romaine, on pense qu’il y aurait eu un port romain à Porsliogan (portus Staliocanus), car à la fin du XVIIème siècle, Dom Le Pelletier écrit : « Liogan est le nom propre d'une anse ou rade foraine entre l'abbaye de Saint-Mathieu et Le Conquet... C'était apparemment autrefois un port de mer... [...] Les vieilles gens du pays (en 1694) m'assurèrent qu'ils y avaient vu des anneaux où l'on attachait des navires et j'y vis encore la place d'un... »
Crédit Photo : Office de Tourisme d'Iroise
Le Conquet, une ville stratégique, proie de nombreuses invasions
La situation géographique du Conquet est déjà considérée à l’époque comme un atout stratégique. C’est justement cette situation qui va causer bien des troubles sur le territoire par la suite. En effet, l’histoire de la commune est rythmée par de nombreux pillages et invasions successives. Par exemple, entre le IXème siècle et le Xème siècle., Le Conquet est victime de plusieurs raids normands. En 878, la ville et l'abbaye de St Mathieu sont incendiés et pillés.
L'une des 8 maisons rescapées de la descente anglaise de 1558.
L'une des 8 maisons rescapées de la descente anglaise de 1558.
Crédit Photo : Etienne VALOIS
Quelques siècles plus tard, on assiste à de véritables batailles entre Français et Anglais pour faire main basse sur le Conquet. En effet, ces derniers perdent et regagnent le territoire à de nombreuses reprises entre le XIIème et le XVIème siècle. Une des raisons était notamment que suite à la montée sur le trône anglais en 1154 d'Henri Plantagenêt, comte d'Anjou et époux d'Aliènor d'Aquitaine, la mer devient le seul moyen pour les anglais de joindre leurs possessions dans le sud de la France avec les îles Britanniques. Il faut des haltes sûres pour le ravitaillement et le repos des troupes et le Conquet est choisi pour cela.
En parallèle de ces guerres, le port de la cité, engagé dans le transport maritime du vin, du sel et des fruits de la pêche, se développe et reste prospère jusqu’à la fin du XVIIIème siècle.
Un port d’envergure…
A cette époque, le port du Conquet dépasse même en fréquentation celui de Brest. Avec la Révolution et les guerres du premier Empire, le commerce décline peu à peu dans la commune. Il faudra attendre le milieu du XIXème siècle et l’arrivée des pêcheurs de Loguivy (commune des Côtes d’Armor actuelles) pour que se développe la pêche aux crustacés dans le port du Conquet. Parallèlement, en 1829, est introduite au Conquet la fabrication industrielle de l’iode à partir des cendres de laminaires. L’usine de fabrication d’iode à partir du goémon (à voir à l'entrée de la commune sur la droite en venant de Brest) est l’activité économique majeure du Conquet au XIXème siècle. La construction navale a également marqué l’histoire de la commune. Le premier chantier naval attesté date du XVIème siècle. Cette activité sera présente au Conquet jusqu’en 1992 (date de fermeture du dernier chantier naval sur le territoire).
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands investissent la côte et installent un ensemble de blockhaus et de batteries pour la défense de Brest sur la presqu’île de Kermorvan. Aujourd’hui encore, on peut voir les nombreux vestiges de cette occupation sur la presqu’île. Les Allemands se rendent le 10 septembre 1944, après un mois d’encerclement autour de Kéringar.
Dans les années 70, un projet immobilier approuvé par le maire menace de défigurer les dunes des Blancs Sablons. L'ACORMAT, présidée par Pierre LAURENT, s'y oppose et gagne la bataille. Une vidéo des archives de l'INA raconte cet épisode de la vie du Conquet qui a permis à la ville de garder le patrimoine naturel que l'on peut toujours admirer aujourd'hui.
...et une ouverture sur le monde.
La commune du Conquet est jumelée avec Manigod (Haute-Savoie) et Llandeilo (Pays de Galles) et c'est une ville amie de Torreilles dans les Pyrénées-Orientales.