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Histoire de la maison

Histoire de Ti Braz Konk

La « grande maison du Conquet », comme l'indique le nom que porte la SCI à laquelle elle appartient aujourd'hui, a été restaurée de 2014 à 2017. La riche histoire de cette bâtisse nous explique son évolution dans le temps, évolution de sa taille, de son style...

Historique

L'histoire de la maison est étroitement liée à celle du Conquet. En 1558, sous le règne d'Henri II, la ville a été incendiée par une armée anglaise commandée par Clinton (déjà !) et un corps de Flamands commandé par Van Meckeren. Les toits étant en chaume, les assaillants n'avaient qu'à jeter des torches sur les maisons pour les brûler. Sous le plancher du rez-de-chaussée, le sol tout noirci - découvert lors des travaux - est vraisemblablement le vestige de cet événement. Le roi accorde alors aux Conquetois une exemption d'impôts pendant trois ans, pour leur permettre de reconstruire leur ville. Cette exemption sera renouvelée 6 fois, soit 21 ans au total. Les Conquetois ont de ce fait les moyens d'importer des matériaux - et des modes - plus lointains. C'est ainsi que l'entourage de la porte de notre maison, avec une partie en pierre de Logona, est dans le "style de Fontainebleau" (deuxième moitié du XVIème siècle).

 

Il est difficile de dater l'origine de la maison : peut-être XIV ou XVème siècle. Elle est construite sur le rocher (micaschiste). Il est étonnant que le sol soit aussi bas par rapport au niveau de la rue, mais d'une part le sol a été baissé de 25 cm et d'autre part le niveau de la rue a été relevé (avec les décombres des démolitions ?). L'aile ouest avec la tourelle date vraisemblablement de la même époque. Au 2ème étage, la tourelle a une fenêtre au nord pour servir de tour de guet.

 

Côté rue (photo du haut de page, avant la restauration), il s'agit d'une ancienne maison d'armateurs. Une maison de pêcheurs y fut adossée côté jardin (tandis que la maison principale était détruite ?). Elle renferme un escalier, autrefois extérieur, de la fin XVIème – début XVIIème siècle. La prolongation du toit sur cette construction rajoutée au nord du bâtiment principal, fait peu courant en raison de la très longue pente du toit, se retrouve de la même façon dans le presbytère voisin où il y a une cave semi enterrée côté nord.

 

De très grandes pierres dans les murs montrent que les propriétaires avaient de gros moyens. Le granit utilisé pour les grandes cheminées et certains linteaux ne vient pas de la commune, proche, de Plouarzel : celui-ci est trop friable pour faire de grands linteaux. Les petites cheminées encastrées dans les grandes dateraient de 1850 environ. La petite cheminée à l'étage de la "maison de pêcheurs" est typique de l'époque Louis-Philippe ou Napoléon III. Les boiseries de la chambre rose datent de la fin du XVIIIème siècle (Révolution), avec peut-être une influence égyptienne, comme celles du mur est de la chambre ivoire. Au grenier, du côté de la noue, on reconnait des bois de bateau. Les clous ont laissé des traces d'oxyde de fer. Le bois étant salé, il n'est pas attaqué par les vers. Un morceau de quille longe la noue.

 

Page rédigée à partir des indications données par le commandant Hubert Michéa, ancien capitaine au long cours, des Amis du Musée de la Marine. Son site comporte notamment de précises et précieuses données historiques sur Le Conquet et la marine.

 

En 1841, la maison appartenait à Emile Le Vessel. Une venelle permettait alors d'accéder directement au port à partir du fond du jardin. La fille du couple Le Vessel - Ferey,  Emilie Marie Le Vessel, née en 1844, s'est mariée avec François Albert Jayet de Gercourt, lieutenant de vaisseau, chevalier de la Légion d’Honneur, mort à 39 ans le 16 février 1871. Emilie Le Vessel, avait repris l’ancien titre « du Tertre ». Elle est décédée en 1917 et sur sa plaque funéraire est gravé :  Emilie Le Vessel du Tertre, comtesse Jayet de Gercourt (d'après le blog de Jean-Pierre CLOCHON).

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Le 26 décembre 1940, après des négociations commencées dès le début 1939 (!), la maison fut achetée par Pierre Gabriel LAURENT, contrôleur général de l'Électricité de France, au directeur d'une usine d'iode du Conquet, M. Girou, qui l'avait lui-même achetée à M. Jayet de Gercourt. La négociation se fit par l'entremise de M. Cougny, ingénieur à l'usine d'iode, ancien associé de M. Girou parti à Nice. Durant ce temps et les années qui suivirent, la maison fut réquisitionnée par l'armée allemande. En témoignent encore aujourd'hui plusieurs inscriptions sur les poutres du grenier (photo ci-dessous).

Au fond du jardin, une tour carrée (photo ci-dessus, à droite) est le vestige des anciens remparts du Conquet. Le cadastre de 1841 mentionne trois "pavillons", dont celui-ci. Cette ancienne tour servit de poste d'observation aux Allemands qui dominaient ainsi toute la côte de la presqu'île de Kermorvan à la pointe de Corsen. C'est justement cette côte qui fut sauvegardée par l'ACORMAT (Association pour la protection des côtes et abers de Corsen à Saint-Mathieu), présidée par Pierre LAURENT dans les années 70.

 

Suite à la mort de Pierre LAURENT en novembre 2002, c'est son fils aîné Loeiz LAURENT (photo ci-contre), ancien directeur régional de l'INSEE en Bretagne, qui hérita de la maison. Deux dépendances précédemment restaurées (l'ancienne écurie et l'ancienne remise du corbillard de la commune) ont été attribuées respectivement à deux de ses sœurs, Haude et Marie-Gwenaël.

 

Suite au décès de Loeiz LAURENT en août 2015, son épouse Nicole LAURENT-CATRICE et ses cinq enfants (David, Manuel, Sève, Iwan et Mikael) ont constitué la société civile immobilière « Ti Braz Konk » en vue de réhabiliter la « grande maison du Conquet ».

Restauration

La maîtrise d'ouvrage est assurée par la SCI familiale. La maîtrise d'œuvre a été confiée à l'entreprise fondée par Jean-Yves BRELIVET, spécialiste de l'éco-construction dans le Finistère : Les Constructions Écologiques.

 

La restauration, démarrée en 2014, s'est faite dans le respect du patrimoine (en lien avec le Service Territorial de l'Architecture et du Patrimoine – les "Bâtiments de France" – du Finistère) et des principes de l'éco-construction.

 

Fin des travaux : février 2017.

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Découvrez ici la chronologie, les photos des travaux et les artisans y ayant participé.

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